Pourquoi le gouvernement Talon doit mettre en place une cellule de veille stratégique ?
L’un des péchés mignons de la gouvernance Talon est sa faible réaction face aux crises. La dévaluation du Naira et ses effets pervers sur l’économie béninoise ; la crise estudiantine et ses conséquences sur l’enseignement supérieur et les braquages à répétition montrent bien la nécessité à l’ère de la rupture de mettre sur pied une cellule de veille stratégique. Une structure qui aura pour mission de prévenir les crises ou dans une moindre mesure d’en atténuer les effets si les chocs sont exogènes.
En 2008, la crise financière bat son plein aux États-Unis. Elle se propage dans les autres pays européens avant d’atterrir dans la zone Uemoa par les canaux tels que l’aide publique au développement, les transferts de fonds de migrants et bien attendu les investissements directs à l’étranger. Les pays africains tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina-Faso, le Togo et autres sont touchés à tel point que des marches dites de la« faim » sont organisées çà et là. Le Bénin heureusement ne connaitra pas ces marches de la honte puisque très tôt, le gouvernement de Yayi a pris les taureaux par les cornes. Eh bien, cette attitude de Boni Yayi a montré sa forte réaction face aux crises ; ce qui n’est pas en train d’être fait par le gouvernement du nouveau départ. Impuissants, les Béninois ont fait les frais de plusieurs braquages dont un braquage à Cadjèhoun (quartier du président Yayi Boni) au supermarché "Mont Sinaï". Quelques heures plus tard, un autre braquage est répété non loin, cette fois-ci à « Franc Prix » et le scénario se poursuit. Dans le même registre, l’on a assisté impuissant à la crise estudiantine de sorte qu’elle s’est aggravée et le temple du savoir a laissé place à la cité des « cacas ». De même, les signaux étaient perceptibles quant à une dévaluation probable du Naira. Le gouvernement n’a jusque-là pas pris de mesures idoines pour amortir les chocs. Face à ces différentes situations, nous pensons qu’au lieu d’une structure pour contrôler les actes des préfets et autres ministres ; il serait utile de mettre sur pied une structure de veille stratégique qui aura pour mission de prévenir les crises ou les atténuer au cas où elles seraient déjà présentes.
Comment la structure pourra gérer les différentes crises actuelles ?
Pour les questions de sécurité, la cellule peut aider les élus locaux à mettre en place des comités locaux de surveillance qui pourront suivre de près tous les mouvements suspects. Ce qui pourra aider la police ou les structures compétentes à disposer des informations fiables pour traquer les divorcés sociaux. Au sujet de la crise universitaire par exemple, la structure peut aider à résoudre la crise en rencontrant à tour de rôle parents d’étudiants, autorités et responsables étudiants. Ensuite, recueillir les différentes suggestions et en discuter avec l’autorité rectorale. Ladite structure pourra également préparer des propositions à soumettre aux autorités dans le sens de l’orientation des élèves dans les filières techniques et professionnelles depuis l’obtention du BEPC, ce qui pourrait limiter les pressions sur les universités après l’obtention du Bac. Pour éviter à l’économie béninoise des conséquences graves face aux crises du Nigéria, il faudra surveiller les entrées et sorties des produits ; ensuite, taxer les produits susceptibles de rivaliser avec des produits béninois. Il est également important de réfléchir comment le Bénin pourra profiter du Nigéria quel que soit la situation dans ce pays. Une structure de veille stratégique dans un pays comme le Bénin sera utile pour savoir combien de médecins, d’infirmiers, de géographes, d’économistes, ou autres le pays aura besoin dans 10 ou 20 ans. C’est elle qui pourra travailler sur le profil sécuritaire des communes du Bénin et préparer les populations et faire accepter les reformes qui seront mises en œuvres. Ainsi, le Bénin va davantage étonner le monde.